31/08/2011

Lettre au père - Franz Kafka.

Ce petit ouvrage de très exactement 99 pages est une lettre que Kafka avait écrite à l'attention de son père mais qu'il ne trouva jamais le courage de lui envoyer. On ne peut que comprendre ce manque d'audace dés les premières lignes. En effet, qui aurait le cran d'étaler ainsi toute la complexité de ses rapports avec la personne qui l'a conçu? C'est un "récit" vraiment très poignant et difficile (pas difficile à lire mais plutôt à s'imaginer, enfin je me comprends). 
J'ai toujours vu Kafka comme un personnage complètement fou et solitaire, quelqu'un qui a ses lubies, ses "zines" et qui nous en fait part dans des histoires vraiment absurdes (La métamorphose et le Procès, pour ma part). Mais ici, j'ai eu le plaisir de le découvrir autrement. Ce n'est pas l'écrivain en marge de la société, abandonné de tous que je me figurais. C'était un homme assez bien entouré dont la famille était théoriquement (ou plutôt physiquement) unie. D'ailleurs il a presque eu une enfance ordinaire. Pourtant, il met le doigt sur quelque chose de particulier : on peut avoir manqué de rien et pourtant se sentir détruit. En expliquant les rapports qu'il entretenait avec son père, il nous rend compte de toute l'influence qu'une seule personne peut avoir sur une vie. D'ailleurs, cet ouvrage ne devrait pas être lu par les nouveaux papas car ils deviendraient à coup sur complètement fou et préféreraient s'enfuir plutôt que d'endosser une telle responsabilité. Il est plutôt à mettre entre les mains de tout ceux qui ne savent pas comment se comporter avec leur géniteur, peut-être comme exemple à ne pas suivre ou simplement pour se sentir moins seul dans leur désarroi. 
J'ai découvert un Kafka désespéré, paranoïaque, effrayé, toujours dans le doute et très peu sur de lui (ce qui a un coté très agaçant, je vous l'accorde). Quelqu'un dont le sentiment d'être un raté (sentiment largement entretenu par les propos de son paternel) a eu des répercutions tout au long de son existence et qui en a fait quelqu'un de malheureux jusqu'à la fin de ses jours (attention, ne pas prendre malheureux au pied de la lettre, il a eu de beaux jours aussi mais ne s'est jamais accompli comme il le désirait. Probablement par sa propre faute plus que celle de son père car au final, c'était de son propre ressort de vouloir s'en sortir au lieu de continuer à se morfondre. Mais bon.. Les gens et leur peur du changement..). Je ne passe pas en revue toute la lettre car il y a beaucoup de chose à dire et qu'il explique les implications de son éducation à bien des niveaux (mariage, religion, argent, choix du métier, etc) mais je le conseille vivement à ceux qui se sentent un peu paumé. Pour ma part, il m'a vraiment touchée.


Prochainement : Comment domestiquer son maître quand on est un chat (Monique Neubourg), Le livre coquin des filles (Candice Hill) ou Pourquoi j'ai mangé mon père (Roy Lewis). Je me tâte ! 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je m'y met dés que possible !